Interview :
Gestionnaire de paie
(Pauline Massard)

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Tu nous parles de ton parcours ?
J'ai un parcours un peu atypique. Je me suis cherchée avant de trouver la comptabilité. J'ai fait du droit et j'ai passé le DCG de la comptabilité. J'ai travaillé en compta pendant deux ans et après je me suis réorientée sur le social.
Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir gestionnaire de paie ?
Ce n'était pas du tout mon premier choix. Je suis allée voir un monsieur du CIO, (Centre d'Information et d'Orientation) et je lui ai dit que j'étais nulle en math. Le premier choix qu'il m'a proposé, c'est la comptabilité et j'y suis quand même allée :ça m'a réussi.


Qu’est-ce que tu aimes
dans ce métier ?
J'aime beaucoup le côté "conseil social" ; C'est à dire que maintenant le monde de la paie et du droit du travail est très compliqué et du coup, les clients se reposent énormément sur nous et ils ont beaucoup de questions, que ce soit sur la paie ou que ce soit sur d'autres compétences. Je pense notamment au droit du travail, aux ruptures des contrats ou les embauches et les formations des salariés. Ils ont vraiment pleins de questions.
Du coup cela demande d’être attentif, on fait ce qu'on appelle de la veille sociale ; Donc c'est se mettre au courant sur toutes les nouveautés juridiques et techniques de paie, des nouveaux plafonds, des nouvelles cotisations qui arrivent,…
Et là où c'est compliqué, c'est que du coup, il y a un rythme assez soutenu parce qu'on a pleins de questions sur différents domaines, de pleins de personnes différentes, avec différentes compétences. Donc il faut s'adapter à eux et leur apporter une réponse précise.

Quelles sont tes principales missions ?
On n’aura pas une journée type, même si elles se ressemblent, on a surtout une grosse période au moment où on fait les paies ; Donc ça c’est une tâche mensuelle, on est sûr de la faire. Le reste du temps on a :
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Des mises à jour de dossiers
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Des nouveaux paramétrages,
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On répond du coup au mail qu'on a laissé de côté,
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On fait nos procédures si jamais on a un peu de droit du travail,
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Des entrées et sorties de salarié et on vérifie nos dossiers.

Selon toi, quelles sont les qualités indispensablespour réussir en tant que gestionnaire de paie ?
J'ai envie de dire organisé et rigoureux, ce que je ne suis pas forcément. Je suis un peu l'outsider de l'équipe. Mais oui, il faut, il faut être organisé parce qu'on a énormément de demandes et il faut justement les classer en fonction des urgences et des besoins. Et en fonction aussi de son planning et nos propres deadlines.
Donc parfois c'est un peu juste, on se met un peu de pression, mais tout rentre très vite dans l'ordre et on a de la chance d'être bien accompagné par notre manager. Donc il fait un peu soupape de pression et ça redescend assez vite.
Est-ce que tu collabores avec d’autres services ?
Alors le premier service avec qui on collabore, c'est le droit du travail social, le pôle juridique social qui nous rédige nos contrats et nos procédures avec qui on travaille chaque jour.
Donc le pôle suivant, c'est la comptabilité, puisque du coup on leur transmet nos données et qu'ils en ont besoin pour leur bilan.
Et parfois même de plus en plus avec le pôle juridique, mais droit des sociétés puisque c'est eux qui vont créer les sociétés, les monter et qui conseillent du coup sur le type de structure ; par exemple les mandats de gérance, des choses comme ça qui vont proposer aux salariés et aux présidents, aux entrepreneurs.



Est-ce qu’il y a du travail en équipe au pôle paie d’INELYS ?
Alors on est une équipe de huit sur la cité avec notre manager. On est tous autonomes sur notre portefeuille. C'est à dire qu'on a tous un portefeuille d'une cinquantaine de dossiers avec plus ou moins de paies. Donc ça, c'est nous qui le gérons. Mais par contre, on a tout le temps des petites réunions hebdomadaires mensuelles avec les autres pôles de Paris et d’Annecy. Du coup on se réunit, puis dès qu'on a des questions, on n'hésite pas à se les poser entre nous, on fait des petits débats, on est assez soudés.
Comment décrirais-tu l’ambiance de travail au sein d’INELYS ?
Je dirais que c'est parce qu'on est quand même une équipe assez jeune, tous. Je pense que la moyenne d'âge doit être autour de 30 ans. Du coup c'est assez dynamique, on a à peu près tous les mêmes envies, les mêmes rythmes de vie aussi ;
Et pour le pôle social précisément, souvent on nous caractérise un peu comme des gens qui se m ettent à part le pôle social dans chaque cabinet, c'est un petit peu l'équipe de Gaulois, mais c'est des gens très intéressants. On vient tous de domaines différents parce que pour le coup, je pense que ça se remarque plus sur le social que sur la comptabilité. Mais c'est souvent des reconversions, donc parfois des gens plus âgés qui ont déjà fait des choses avant et qui ont déjà eu une vie […] on se mélange et c'est des gens très intéressants.
Comment vois tu les évolutions de ton métier face aux nouvelles technologies (IA) ?
L’IA je pense qu'on est encore un peu protégé, nous au social, même si les bulletins peuvent se créer un peu tout seul, « le clic bouton », faire les déclarations toute seule . Mais il faut quand même être très vigilant parce que ça reste une machine. L'humain doit la paramétrer. Si elle est mal paramétrée, la machine fera n'importe quoi derrière. Donc nous, c'est ce regard là que l'on va apporter dans le futur, ce regard de surveillance et de paramétrage […] Être plus dans le conseil que dans la gestion technique pour être plus proche du client.

Y a-t-il une compétence ou une qualité que tu recommanderais de développer dès le début de carrière ?
Je ne saurais pas dire une compétence particulière, mais je dirais d'être vigilant maintenant vis à vis des logiciels.
Nous on a SILAE un logiciel très performant qui calcule énormément de choses seul et donc nous on a cette chance là, mais c'est une chance un peu des fois perverse car on perd un peu d'autonomie là-dessus et de réflexes donc de bien savoir ses calculs, de connaître ses bases quoi qu'il arrive.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune gestionnaire de paie qui débute sa carrière ?
De ne pas paniquer ! Tout va bien se passer. Je pense que c'est un peu compliqué au début quand on commence, parce qu'on n'a pas ce rythme là de travail. On a l'impression, en étant gestionnaire de paie, qu'on va faire du « clic bouton » pendant dix jours et puis derrière on va se relâcher, ça va être cool. Et en fait, on a énormément d'autres questions et de problématiques à régler. Mais ça rentre dans une journée, il n’y a pas de problème, il ne faut pas hésiter à poser des questions et rester attentif à toute la nouveauté juridique. C'est sur tout ça et se faire confiance.
Quels sont tes objectifs futurs au sein d'INELYS ou dans ta carrière plus largement ?
Je ne me vois pas monter trop les échelons. L'échelon suivant et à terme, ce qui potentiellement pourrait me plaire, c'est peut-être diriger une petite équipe mais pour ça, il faut vraiment acquérir de la matière et avoir un bagage solide. Et pour l'instant je n’estime pas que je l’ai.
On a une alternante en ce moment au cabinet, donc c'est cool de pouvoir lui apprendre et lui montrer ce qu'on fait, lui donner envie. Mais ce petit niveau-là me va pour l'instant. De là à gérer une équipe de dix personnes c’est encore autre chose, step by step.











